La SPRL Illico a son siège social à Léglise et existe depuis 14 ans. Elle a été fondée par Jean-Michel Demasy et Valérie Colinet. Le couple, au départ, était seulement spécialisé dans les distributeurs automatiques de boissons et de snacks. Et puis, voici une dizaine d’années, il a eu l’opportunité de diversifier ses activités en répondant à l’appel d’offres de Vivalia qui cherchait un repreneur pour la cafétéria de l’hôpital de Libramont. Ils étaient donc deux associés voici 14 ans; le couple Demazy-Colinet emploie aujourd’hui une trentaine de personnes et a classé sa société dans le Top 3 du dernier classement des Gazelles de Trends Tendances.

Valérie Colinet, comment passe-t-on des distributeurs de boissons à la gestion d’une cafétéria?

Nous avons répondu à l’appel d’offres de Vivalia concernant le marché des distributeurs de boissons et de snacks justement. Il était aussi question de la concession de la cafétéria de Libramont. Nous avons fait une rapide étude de marché et de rentabilité. À l’époque, cela concernait la reprise des cafèts de Sainte-Ode et de Libramont. Ce n’est qu’en 2012 que nous avons eu les concessions des cafétérias de Marche-en-Famenne et d’Arlon.

«Les gens ne doivent pas avoir l’impression d’être à l’hôpital»

Qu’y servez-vous essentiellement?

Des sandwiches, bien sûr. Et même si le dagobert reste le produit phare, nous avons étoffé la gamme. Nous proposons dans les trois implantations les mêmes produits avec les mêmes recettes. Quelque 70% des ventes sont emportées et le reste est consommé sur place.

Combien de sandwiches par jour à Libramont?

Environ 200, mais nous faisons aussi des salades, des petits-déjeuners, etc. et le gros moment de la journée, c’est entre 11 et 14 heures. Mais nous sommes ouverts 7 jours sur 7, de 8 à 18 heures en semaine et de 12 à 17 h 30 le week-end.

Vous fournissez-vous localement?

Oui. Nous prenons nos produits chez Délisalades et nous achetons nos tartes chez les boulangers de la région. Nous n’avons pas la place pour stocker, donc nos produits arrivent dans nos cafétérias au dernier moment; cet inconvénient devient un avantage dans la mesure où tout est frais. On sert à la minute.

Vous dites que vous êtes à l’étroit, combien de tables avez-vous?

Une quinzaine à Marche et à Libramont; une dizaine à Arlon. Mais c’est vrai que si nous avions plus de place, ce serait mieux. On doit envisager la chose. Ce qui serait bien à Libramont, c’est, comme à Marche, d’avoir une vue sur l’extérieur. Pour les dix ans, on va refaire un lifting: changer la déco et évoluer au fil des saisons. Il faut que quand les gens débarquent à la cafétéria, ils aient l’impression qu’ils ne sont pas dans un hôpital.

«On peut commander son repas via internet»

Vos clients sont-ils tous des malades ou des gens en visite?

Non. Nous accueillons à Libramont environ 300 personnes par jour en moyenne. Nous avons même des étudiants, des travailleurs qui passent prendre leurs sandwiches chez nous régulièrement. Sans doute les trouvent-ils à leur goût (rires). Mais nous avons aussi développé un système de commandes via internet. Les gens qui doivent venir à jeun pour des contrôles, peuvent réserver un repas via leur tablette ou ordi et même via les réseaux sociaux. C’est pratique, mais nous ne livrons pas en chambre.

 

Sa propre marque de café

 

La société Illico Resto a ouvert en mai 2017 un coffee-bar et snack à la rue des Faubourgs à Arlon. La spécificité? On y sert le café Illico, propre à la société: «C’est un arabica 100% bio que nous achetons au Pérou et que nous faisons torréfier au Portugal.Ce café est vendu aux Faubourgs, mais aussi dans toutes les cafétérias. On peut même acheter des sachets de café de notre marque», précise Valérie Colinet.

 

Des dépenses de 5 à 10 euros

 

Les cafétérias ne proposent pas que de l’alimentaire. Elles doivent pouvoir dépanner les gens qui arrivent à l’hôpital sans pyjama par exemple; ou proposer des cadeaux pour les patients hospitalisés. «De manière générale, je dirai que chaque visiteur dépense en moyenne, tout confondu, entre 5 et 10 euros», calcule Mme Colinet.

 

Élargir ses horizons?

 

La société Illico qui a atteint son seuil de rentabilité pense à reprendre d’autres cafétérias ailleurs en Wallonie avec création d’emploi à la clé: «Jusqu’ici, nous n’employons que des personnes de la province et domiciliés tout près de leur lieu de travail», dit Mme Colinet. Quand on lui demande si sa société lorgne vers les buffets de gare, elle reconnaît que ce serait intéressant mais pas à l’ordre du jour.